Introduction

 

Bonjour, ce petit tutorial a pour objectif de répondre à la demande croissante de maquettistes talentueux qui cherchent à réaliser leurs propres planches de décalcomanies.

 

Je reprends ci-après les principes de base de la réalisation de motifs simples (2 couleurs) et leur préparation à l’impression pour des imprimantes capables d’imprimer la couleur blanches (ALPS et OKI. Principalement). Dans un deuxième temps des techniques de vectorisation plus poussées seront présentées.

 

En guise d’avertissement, sachez que je ne suis pas un professionnel du dessin vectoriel sur ordinateur et que la totalité de ce tutorial est accessible à tout un chacun.

 

Principes généraux :

 

La réalisation d’une planche de décals peut être décomposée en plusieurs étapes.

  1. Recherche de sources « propres » d’images de motifs à reproduire (tous formats possibles) et documentation
  2. Vectorisation de ces éléments à des fins de reproduction
  3. Mise à l’échelle de chaque élément (impression et test à blanc)
  4. Mise en page de la planche de manière à optimiser l’espace
  5. Impression des différentes couleurs et vernissage de la planche

 

Je détaillerais ici le point 2, sachant que vous trouverez dans le rubrique « liens » du site www.mautomobile.com, de quoi satisfaire le point 1.

Le point 3 dépend de l’échelle de la maquette que vous souhaitez habiller

Le point 4 fait appel au bon sens ;)

Le point 5 est parfaitement détaillé dans le tutorial en ligne d’Eric Evain (adresse dans la rubrique « liens » ainsi que sur le forum

 

 


A. Vectorisation d’un motif deux couleurs

 

Je vais prendre l’exemple d’une image assez complexe en terme dessin et donc assez difficile à reproduire en la redessinant, mais par contre elle est d’une seule couleur, ce qui va nous simplifier grandement la vectorisation. Il s’agit donc du casque gaulois d’une célèbre marque de cigarettes françaises.

J’ai donc récupéré sur le web une image (.jpg) qui permet d’avoir une vue assez précise et surtout propre du motif.

 

La première étape consiste à ouvrir ce fichier dans mon logiciel de vectorisation, en l’occurrence Adobe Illustrator CS. Il s’agit de la dernière version en date. Cet outil est un choix personnel car il correspond mieux à mes habitudes de travail et qu’il est parfaitement compatible MAC et PC. D’autres outils existent (corel…). L’inconvénient est que ces logiciels sont souvent chers, des versions d’évaluation sont disponibles sur le web pour vous faire une idée.

 

Comme le fichier est un JPG, aucun problème pour l’ouvrir

 

Une chose utile à savoir, Illustrator inclut un outil de vectorisation mais il n’est opérationnel que sur le texte directement tapé dans le logiciel, il est donc nécessaire de faire appel à un « plugin » qui permet d’ajouter cette fonctionnalité à Illustrator. Le plugin choisi s’appelle « silhouette ». Il est nécessaire de se rendre sur le site de silhouette de télécharger le plug in et de l’installer dans le dossier adéquat d’illustrator. Il faudra bien sur redémarrer Illustrator pour que le plugin devienne opérationnel.

 

Le site de Silhouette

Le téléchargement du module (prenez garde à prendre la bonne version)

 

Décompression du module (je sais ça peut paraître trivial, mais je fais du pas à pas…)

 

Résultat du dossier Silhouette décompressé

 

Le plugin est à copier (ou à déplacer) dans le dossier « Modules »

 

A partir de là, on peut démarrer

Le plugin a permis l’apparition d’une palette supplémentaire (à gauche). Les réglages indiqués sont ceux que j’utilise pour une vectorisation simple (deux couleurs).

Pour le fonctionnement il suffit de sélectionner l’outil silhouette (barre d’outil) de rentrer les réglages dans la palette et d’encadrer à l’aide de la souris le motif à vectoriser, ici l’image du casque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après quelques secondes vous obtenez ceci

Le motif du casque à été vectorisé, un multitude de traits et points on re-dessiné le casque.

 

 

 

Comme vous pouvez le voir l’ensemble des point est groupé et constitue un ensemble, le plugin a utilisé l’image comme fond pour redessiner par-dessus le motif, vous pouvez ainsi à votre guise déplacer le dessin vectoriel, le transformer ou en changer la taille et la couleur.

 

 

 

Je n’ai donc plus besoin du dessin original, je peux le supprimer, je garde mon dessin vectoriel uniquement.

 

Comme vous pouvez le voir, la vectorisation a également dessiné quelques « résidus » en bas à droite, je vais les supprimer individuellement (flèche blanche) pour parfaire mon dessin.

 

Remarquez également que j’ai demandé une vectorisation « noir et blanc » et que les couleurs originales du dessin on été remplacées par du noir et blanc.

 

J’ai donc enlevé les résidus et comme je veux reproduire ce casque dans ses couleurs d’origine, je modifie le mode de couleur de « niveaux de gris » à « RVB » ou « CMJN » sachant que CMJN est largement recommandé car c’est le format de couleur utilisé pour l’impression

Ceci me permet de préparer le motif pour l’impression et de lui choisir une nouvelle couleur

Comme sont bleu d’origine par exemple

Bien sur par la suite, une petite sauvegarde est essentielle.

 

Voilà comment en quelques mouvement simple vectoriser un logo ou une image 2 couleurs.

 

 


B. Préparation à l’impression « ALPS »

 

Je ne vais pas ici revenir sur le tutorial d’Eric Evain, mais uniquement illustrer une manière alternative de simuler les différentes passes de couleur sur les imprimantes ALPS et OKI.

 

Ces imprimantes ont donc la particularité d’imprimer du blanc ou d’autres couleurs « spéciales », or, argent…,

 

Mais pour cela il faut un fichier dédié ou tout ce qui sera représenté en noir sera imprimé avec la couleur spéciale. Il faut donc créer une copie du motif original avec tout ce qui sera imprimé en blanc en noir…..c’est clair ??

 

Prenons un exemple, le casque ci-dessous, imprimé sur une feuille blanche, ne donnera lieu qu’a une impression de bleu, le blanc étant sur la feuille.

 

Mais pour mon imprimante ALPS, je devrais d’abord lui dire d’imprimer en blanc le fond du casque avant de lancer l’impression du bleu par-dessus.

Je reprend donc mon motif en mode couleur CMJN et je vais utiliser le système des claques pour crée les différentes passes d’impression

 

Je dénomme donc le premier calque (en doublecliquant dessus) Planche couleur, ce qui me permet de le repérer.

 

Ensuite je duplique ce calque et crée une copie juste « en dessous »

 

Je renomme cette Copie « Planche blanche » pour pouvoir la repérer également. L’utilisation des calques demande une certaine habitude, l’essentiel est toujours de bien savoir sur quel calque on travaille (calque surligné) et ceux que l’on visualise (présence de l’œil dans la petite fenêtre).

 

 

 

Je décide donc de travailler sur ma planche blanche, je désélectionne la planche couleur et ne visualise que la planche blanche

 

Je passe en mode « tracés (Affichage – tracés) pour voir mes vecteurs plus précisément.

 

Pour des raisons d’opacité de decals il est toujours utile d’imprimer le blanc sur la totalité du motif, pour ensuite imprimer la couleur par-dessus le blanc. Je décide donc de créer une forme complète (tout le contour) noire pour pouvoir l’imprimer en blanc (si ce n’est pas claire, relisez plus haut..)

Je supprime donc un a un les vecteurs qui ne me sont pas nécessaires en faisant attention de ne pas supprimer ceux qui le sont.

 

En passant en mode aperçu on voit les effet de la suppression de certains vecteurs.

 

Au final, voila ce que l’on veut obtenir

 

Et voilà le fichier final avec ces deux calques l’un pour le blanc, l’autre pour la couleur. Il ne restera plus qu’à masquer le fichier couleur, lancer l’impression du blanc (2 passes) et ensuite, masquer la planche blanche et lancer l’impression couleur.

 


C. Vectorisation d’un motif complexe

 

Pour cette partie j’ai choisi de vous montrer ce qu’il arrive quand le motif est un peu plus complexe. Plus complexe veut essentiellement dire, plus que 2 couleurs et avec des ombres, des dégradés…

 

Par exemple, pour le projet Aprilia, j’ai récupéré différentes sources photographiques que je considère pourtant de bonne qualité (résolution élevée, photo nette). Exemple ci-dessous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si l’on souhaite reproduire le sponsor principal MS, la photo peut paraître bonne à priori, donc on procède comme pour le sujet précédent, vectorisation grace à l’outil Silhouette.

 

La vectorisation noir et blanc donne le resultat suivant

 

 

Ca peut paraître acceptable, mais lorsque l’on enlève le fond cela donne ceci, sui est nettement moins exploitable

Et puis il n’y a pas les couleurs, si l’on se hasarde à une vectorisation couleur, cela donne cela :

Bien sur je ne suis pas un pro de la colorimétrie mais il faut avouer que le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances, et qu’il va donc falloir se cracher dans les mains et redessiner soit même le logo.

Pour cela on repart d’une copie « propre » du logo, ici la liste des sponsors sur le site d’aprilia Racing.

 

Je vais vous montrer plusieurs options pour y arriver :

La première option est de reproduire la typographie à partir de l’outil texte Illustrator, je tape donc les deux lettres

Et je me mets en chasse de la bonne police pour refaire le bon lettrage

 

Pour le coup on a de la chance, c’est simple du Times New Roman à la taille 72 semble aller à merveille.

On vectorise ensuite le texte

 

 

 

Pour obtenir le résultat suivant :

 

Seul soucis, la typo a eu un effet de loupe assez prononcé, il suffit alors d’utiliser les effets d’illustrator pour reproduire le même effet avec la bonne vielle méthode d’essayer jusqu’à que ça marche…

 

L’autre méthode est d’utiliser silhouette pour la partie lettre uniquement.

 

J’applique donc l’outil silhouette noir et blanc à la partie texte et obtiens directement, une vectorisation qui se rapproche du lettrage original

Il faut nettoyer les tracés superflus pour obtenir un lettrage propre

 

 

 

 

Souvent les résultats de silhouette peuvent être trop compliqués ou trop détaillés et perdre en fluidité, il existe une fonction d’illustrator qui permet de simplifier un tracé.

Cette fonction vous permet de régler le niveau de fidélité à l’original et de fluidifier automatiquement les tracés. Attention à ne pas aller trop loin dans les réglages.

 

 

 

Résultat du travail, un lettrage qui correspond presque à l’original, en tous cas il va nous servir de base aux ombrages quitte à le retravailler ultérieurement

 

 

 

 

 

C’est la que se situent les avantages du vectoriels, la reproduction et la flexibilité, par copier coller je crées deux nouveaux lettrages, l’un blanc, l’autre marron, pour figurer l’effet relief du dessin.

En jouant avec les placements je reproduit l’effet original du logo

 

 

 

Pour obtenir ceci :

Replacé sur le dessin, le lettrage s’imbrique correctement

Il faut ensuite s’attaquer aux ovales de fond. Je vais créer Un ovale qui reprendra le dégradé de couleur or, un ovale gris plus petit et enfin un ensemble de rainure pour simuler l’effet « rayure du fond gris

 

 

Vous avez ci-dessous le résultat d’un travail de tâtonnage avec l’outil dégradé de couleur d’illustrator (avant dernière palette à droite).

 

L’objectif est de déterminer les différentes couleur qui constituent le dégradé et ensuite de leur attribuer un contour progressif à chacune.

 

Comme il n’existe pas science exact sur ce sujet c’est par tâtonnement que l’on arrive à la combinaison souhaitée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La phase suivante consiste à placer au dessus du dégradé un aplat de gris, pour ce faire on copie l’ovale déjà crée en en réduisant la taille.

 

Je crée également un ensemble de fines barres rectangulaires d’un gris un peu plus clair que l’aplat ovale, afin de les lui superposer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour adapter les barres horizontales à la forme de l’ovale, Illustrator dispose d’outils qui permettent de fusionner, de détourer ou de combiner les formes différentes.

 

J’ai donc appliqué une copie de l’ovale gris sur les barres horizontale et j’ai utilisé l’outil « soustraction » afin de supprimer les parties des barres qui dépassent, cela donne le résultat suivant :

 

Au final en superposant les différents éléments on obtient le résultat suivant uniquement vectoriel :

 

En le remettant en perspective avec le dessin, on remarque quelques imperfections (jambes du M pas droite, qui seront corrigées par la suite).

 

Il est également temps de s’attaquer au dessin du lion

 

J’effectue d’abord a l’aide de l’outil plume un tracé simplifié en suivant uniquement les points d’inflexion des courbes et en ne visualisant que le contour afin de suivre au mieux la forme à reproduire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le reste de la manipulation consiste à reprendre chacun des points d’inflexion du tracé et de travailler sur les courbes de Béziers de chacun des points afin de coller au plus prés du tracé du dessin.

 

C’est pour cela qu’il est important d’avoir au démarrage les images les plus nettes possibles car effectuer un tracé précis sur des images pixélisées est du domaine de l’impossible

 

Au final on peut obtenir quelque chose comme cela :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que la visualisation en tracé permet de voir en vecteurs

 

 

Maintenant que vous avez vectorisé l’ensemble du logo, vous pouvez bénéficier de tous les avantages de ce mode de dessin, redimmensionnement, changement de couleur, déformations et effets….